Diplômée en 1981, pharmacien titulaire installé à Paris de 1983 à 1986, je me suis ensuite consacrée à l’éducation de mes deux filles. Après de nombreux remplacements, j’ai repris une officine en 1999. S’installer aux Etats-Unis? Le projet avait déjà fait l’objet de longues discussions avec mon époux et mes enfants, l’accord était unanime. Mais qu’en était-il des possibilités d’insertion professionnelle ? La conférence organisée en novembre 2004 par l’Association des pharmaciens juifs de France, en collaboration Me Wise du Cabinet Goff et Wilson, allait me donnait des éléments de réponse. C’est ainsi que je repris par la suite contact avec Me WISE avec pour mission de me guider dans les démarches pour obtenir une équivalence de mon diplôme puis de me mettre en contact avec des employeurs potentiels. Une première approche semblait indiquer la simplicité de la démarche. La pénurie des pharmaciens aux Etats-Unis s’établissait à plus de 7.000 postes, le niveau scientifique des pharmaciens français était reconnu, le niveau d’anglais demandé ne devait pas constituer une difficulté. Notre diplôme nous permettant l’obtention d’un visa H_1B, il suffisait de faire une demande de reconnaissance de diplôme auprès de la FPGEC (Foreign Pharmacy Graduate Examination Commity) et de réussir 2 examens, l’un en pharmacologie américaine (FPGEE ) et l’autre en anglais (TOEFL). Mais, comme souvent en pareille circonstance, la réalité fut beaucoup plus laborieuse. La demande auprès de la FPGEC nécessite la constitution d’un dossier complet. Les démarches sont nombreuses pour obtenir les différents documents (actes d’Etat Civil, diplômes, notes obtenues aux examens, traductions assermentées…) et les allers-retours sont incessants entre la Faculté, le Cabinet de Conseils, les traducteurs et les Services Consulaires. Ah oui, juste un détail. Les pièces du dossier doivent être -dans le fond et la forme- parfaitement conformes à la demande. Pas facile de se voir refuser une pièce pour une raison qui nous semble futile et nulle possibilité de discuter. Disons le sans ambiguïté, le fabuleux système D qui sommeille en tous français, et dans lequel nous excellons, ne fonctionne pas avec l’Administration Américaine. Cette étape menée à bien, il s’agit de préparer l’examen de pharmacologie. Hésitation sur le choix des ouvrages et des CD à acquérir, se convaincre que l’on met en place la stratégie d’étude la plus efficace, se dégager les plages horaires pour -30 après la Faculté- se remettre aux maths, à la physique et assimiler de nouvelles connaissances en biologie et pharmacologie…le tout en anglais. Demeurer une bonne pharmacienne soucieuse de ses clients, maintenir ses activités sportives et associatives, rester attentive à sa famille. Séjours à New York, sur la Côte Ouest, ou au Texas chez des amis, pour mieux évaluer les endroits où nous aimerions nous installer. Visites de drugstores où une surface de 500 m2 minimum ne saurait assurer le standing de la chaîne de pharmacie à laquelle elle appartient et regards ébahis de mes confrères quand, à la suite de mes questions, je leur apprends qu’une grande quantité de produits en vente libre me vaudrait de passer devant mes pairs du Conseil de l’Ordre en Commission de Discipline. Inutile de poursuivre plus en avant cet inventaire à la Prévert ou d’insister sur l’investissement personnel, matériel et moral, à mobiliser, et chacun comprendra qu’il puisse s’écouler un assez long moment pour se considérer apte à passer l’examen et s’y inscrire. La convocation à l’examen me parvint en mai 2009. J’avais le choix entre les cessions d’avril ou d’octobre dans différentes villes ; je choisis la cession d’octobre à New York. Préparation des fêtes de Tichri, départ le lendemain matin de Kippour, fatigue due au décalage horaire, révisions des cours dans la chambre d’hôtel les deux jours précédents puis le jour fatidique. Arrivée à 7h30, je fais rapidement connaissance avec les autres participants. La moyenne d’âge ne dépasse pas 30 ans et je suis la seule française. Installation devant l’écran. Il est 8h00 l’examen commence. Nous disposons d’une pause de 30 minutes à notre convenance et avons jusqu’à 14h30 pour traiter un QCM comprenant 250 questions. « Oui, là, aucune hésitation la réponse est certaine» alterne avec « mais de quoi est-il question ? » Je navigue ainsi entre les deux faces de l’enthousiasme et de l’appréhension jusqu’à la fin de l’examen. Je sors de la salle « vidée » mais le sentiment d’avoir réalisé une prestation correcte me soulage. Profiter de la ville jusqu’à mon départ et me détendre constituent alors mes seuls impératifs. Les résultats me sont parvenus huit semaines plus tard, via internet, j’étais ? …reçue Je reprends alors contact avec Maître Wise qui me confirme que le besoin de pharmaciens est toujours d’actualité et que le niveau d’anglais obtenu est décisif pour les employeurs. Je dois maintenant valider une autre “formalité” le TOEFL IBT (Internetbased Testing) avec des scores minimum de 24 in Writing, 26 in Speaking, 18 in Listening et 21 in Reading. Je prévois de me présenter aux tests en juin 2010. www.pharmapole.com , rubrique cpi Parcours atypique, passé ses équivalences américaines, prépare son installation aux USA. |