Très impliqué dans le monde associatif, dont l’APJF de Strasbourg pour épauler les étudiants d’une part , il soutient également l’action humanitaire, notamment pour les personnes âgées, dans les pays de l’est et en Ukraine. L’humour n’empêche pas une lucidité froide. Son analyse de la pharmacie d’aujourd’hui : l’officine n’est plus protégée par le monopole ; elle subit de plein fouet toutes les évolutions liées à la conjoncture tant générale que particulière à l’officine. Le marché sera réparti dans quelques années entre : - 10000 pharmacies organisés en chaînes ( soit liées à la Répartition ou aux grands groupes de laboratoires, voire à des capitaux privés, soit en groupements pharmaceutiques leur permettant de conserver leur indépendance), ) - 5000 pharmacies «niches » (aéroports, tourisme, activités spécialisées dans des villages…) - 5000 vouées à un avenir hypothétique C’est le contexte économique qui l’a motivé à s’affilier chez Univers Pharmacie. « La beauté du métier, c’est son paradoxe ! A savoir assurer le développement de l’entreprise tout en étant capable de refuser une délivrance dans le respect des dispositions du Code de la Santé Publique. Là se situe la relation patients-clients, à la fois un concept et un paradoxe ». Il s’est spécialisé dans les soins de support aux cancéreux, en ayant constaté que les patients n’osaient pas se plaindre des effets secondaires de traitements incontournables parfois heureusement salvateurs, mais pas anodins. Il insiste beaucoup : « Les soins de support ne doivent pas se substituer aux soins anticancéreux, seuls reconnus comme efficaces « ils sont là pour aider à mieux supporter les traitements et retrouver une qualité de vie acceptable. « Une chimiothérapie équivaut à une « décharge » de 10 tablettes de chocolat sur le foie ! Ce qui explique les effets secondaires dont se plaignent les patients : fatigue, nausées, vomissements…Les substances qui agissent sur les cellules entraînent des troubles digestifs, troubles du sommeil, angoisse, problèmes buccaux, cutanés… Il faut 2 ans pour se remettre d’une chimiothérapie. » A l’hôpital, on traite la maladie ; le pharmacien d’officine est absent du processus ; il a néanmoins un rôle fondamental à jouer qui prend parfaitement sa place dans ses nouvelles missions. Il faut drainer et protéger le foie et les reins, s’interroger sur l’origine de la maladie, renforcer le système immunitaire (préconisation des anti-oxydant), écouter et répondre aux pliantes du malade (sécheresse de la bouche, des muqueuses, troubles des phanères, etc…). Cette activité s’établit avec la Faculté de Pharmacie de Strasbourg, au sein de laquelle il est chargé de cours, participant notamment aux enseignements d’Homéopathie, il dirige des thèses et autres travaux de recherche, sous la direction du Professeur Annelise LOBSTEIN. C’est à ce titre qu’une étude sur l’intérêt des C.A.M. (Médecines Alternatives et Complémentaires) dans les soins de support en cancérologie a été publiée en 2007 dans le Bulletin du Cancer – première européenne (L .SIMON, A. BERETZ, D. PREBAY, JL. BAGOT, D. PREBAY, S.SCHRAUB, I. RUBINSTEIN). Son officine propose un Préparatoire Homéopathique conforme au Bonnes Pratiques ; soulignons que les préparations homéopathiques entrent à 30% dans les soins de support. L’histoire de France de la médecine et de la chirurgie passionne Isidore Rubinstein ; En effet l’histoire de la médecine se superpose à celle des champs de bataille. Notre médecine est une médecine d’urgence, dans la droite ligne de celle destinée à renvoyer le plus rapidement possible les blessés au combat. Aider le patient à mieux supporter les traitements, améliorer sa qualité de vie relève d’une autre conception, d’une autre démarche. Là se situe la mission d’Isidore Rubinstein et de ses collègues autant de la Faculté que de l’Officine. Cet homme si attachant a reçu une superbe distinction : le Trophée National des Enseignes en Pharmacie pour la qualité du conseil, notamment en ce qui concerne les soins de support pour les cancéreux, qu’il a dédié à ses patients, son équipe, et aux chercheurs. « Isidore, le Pont du Rhin t’adore ! » Avril 2009, lors des manifestations anti- Otan à Strasbourg, le quartier entier est dévasté, l’église, le temple sont profanés ; l’hôtel, la station service, la pharmacie sont en flammes ; des centaines de patients lui écrivent chaleureusement pour le soutenir. Une banderole infiniment sympathique ouvre la manifestation qui conduira les habitants du quartier, choqués et révoltés par ces tristes évènements, vers la Mairie : « Isidore, le Pont du Rhin t’adore ! » La reconstruction commence, il faut aussi recréer les programmes patients, retrouver les thèses soutenues, les ouvrages de référence. Des centaines d’ouvrages, de publications, de mémoires, de travaux de recherche ont été irrémédiablement perdus. Les collègues se mobilisent ; une partie de la précieuse bibliothèque est reconstituée, notamment avec l’aide de son maître et ami, Albert-Claude QUEMOUN, figure bien connue de l’univers homéopathique, Professeur émérite à la Faculté de Pharmacie, Président de l’IHS. Le 1er juillet, la pharmacie, qui a bénéficié du soutien de la Faculté, des Instances Professionnelles, d’Univers Pharmacie est inaugurée. Autour du Maire, de ses personnes, heureuses adjoints, des députés, du Sous-Préfêt, du Président de l’Université, du Doyen de la Faculté de Pharmacie, de nombreux professeurs, collègues et amis se pressent plus de 700 personnes, heureuses de retrouver leur Pharmacie. Le service aux patients peut continuer, Isidore est comblé. a beaucoup d’humour et un moral de battant. « Mieux vaut un gramme de chance, qu’un kilo d'intelligence » dit ce pharmacien profondément tourné vers les autres et pionnier dans les soins de support en cancérologie. |